Un site marqué par l’Histoire
Le CREPS prend sa vocation sportive en 1941 lorsque l’Etat achète le Domaine. Son nom se modifie à plusieurs reprises passant de CREG, à ENSEP, ENSEPS, CREP pour finalement devenir CREPS : Centre de Ressources d’Expertises et de Performances Sportives.
Le domaine tel qu’il est aujourd’hui, représente 18 hectares de superficie et est en réalité l’association de plusieurs propriétés privées.
En effet, Châtenay devient lieu de villégiature après 1670, lorsque Colbert achète des terres à Sceaux pour y établir sa maison de campagne. Nombre de maisons bourgeoises y sont alors construites.
C’est le cas de « la maison des champs » acquise par François Arouet, notaire et père de Voltaire en 1712. La famille y passa plusieurs séjours aux beaux jours. Cela créa sans doute pour Voltaire, un réel attachement à Châtenay, où il séjourna à plusieurs reprises lors d’exils ou de visites à la Duchesse du Maine à Sceaux. La demeure est détruite par Gustave Rolland-Gosselin, agent de change. Il n’en reste aujourd’hui qu’un bel escalier à double révolution.
Une des demeures les plus marquantes du domaine actuel du CREPS est, sans aucun doute, le château de la Roseraie situé à l’entrée principale. Construit au XVIIIe siècle, il est apparenté à un style néoclassique et présente une façade tout à fait élégante. Plusieurs propriétaires s’y succédèrent : le Maréchal Ségur, le Prince Borghèse, 1er écuyer de l’impératrice Marie-Louise. Mais c’est en 1812 que la propriété prend toute sa réputation avec l’installation de la Comtesse de Boigne.
Adèle d’Osmond, de son nom d’origine, fut la compagne de jeu du premier Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François de France et grandit à la cour de Versailles. Elle épousa, à Londres en 1798, le Comte de Boigne, Général ayant fait fortune aux Indes.
Cette union fut un échec, les deux époux décidèrent rapidement d’une séparation des corps et des biens.
Le Comte de Boigne retourna en Savoie, sa province natale. La Comtesse, quant à elle, s’établit, aux frais de son époux, à Paris et, à la belle saison, à Châtenay dans le château de la Roseraie. Elle y tint un salon brillant et très prisé qui perdura pendant plus de trente années. S’y mêleront aristocrates, politiques et hommes de lettres, artistes dont nombre de personnes connues parmi lesquelles : Louis Philippe d’Orléans, Juliette Récamier, Madame de Staël et bien d’autres…
De ces réunions et de sa vie, elle tira un véritable témoignage historique de son époque qu’elle immortalisa en écrivant ses célèbres mémoires : « Récits d’une tante : mémoires de la Comtesse de Boigne », Elle vendit sa propriété à Gustave Rolland-Gosselin et partit à Trouville où elle termina sa vie.
Monsieur Rolland-Gosselin, réunit l’ensemble des propriétés en une seule et modela le parc du CREPS tel qu’on le connaît aujourd’hui. Il fit intervenir le paysagiste Louis-Sulpice Varé, créateur du Bois de Boulogne. Les pièces d’eau sont réunies, des arbres sont plantés et des perspectives créées à la façon d’un jardin à l’anglaise plein de poésie.