Aux médisants qui justifieront son utilisation par Camille Saint-Saëns dans Le Carnaval des animaux (« Poules et coqs ») pour critiquer son timbre prétendument criard et insupportable, on peut opposer : pourquoi Serge Prokofiev l’emploie-t-il dans Pierre et le loup pour caractériser la délicatesse, la légèreté et l’habileté du chat ?
La clarinette, instrument à vent de la famille des bois, prit forme à la toute fin du XVIIe siècle sous les doigts de Johann Chrsitoph Denner et succéda rapidement à son ancêtre le chalumeau.
Son impressionnante famille, la plus importante de toutes si l’on exclut les percussions, s’étend de la clarinette contrebasse (la plus grave) à la petite clarinette sopranino (la plus aiguë). La large palette de couleurs qu’évoque son timbre, en fonction des registres, intéresse de près les compositeurs.
En musique de chambre par exemple, elle s’associe à la flûte, au hautbois, au basson et au cor dans les quintettes à vent (La Cheminée du roi René de Darius Milhaud), formation répandue au XXe siècle. Prenant place dans le pupitre des bois dans l’orchestre symphonique, elle sort de son rôle d’accompagnement pour devenir soliste dans des pièces concertantes (Rhapsodie in Blue de Georges Gershwin) ou dans des œuvres pour clarinette seule (Lied pour clarinette seule de Luciano Berio).