Qui est aujourd’hui, l’enfant prodige que fut Biréli Lagrène ?
Un merveilleux musicien, un magicien de la guitare parmi les plus éblouissants, un “chorégraphe” de la six-cordes comme on les compte actuellement sur les doigts d’une main.
Biréli Lagrène est un guitariste de jazz issu d’une famille de culture manouche, il apprend auprès de son frère et de son père le répertoire de Django Reinhardt.
Il devient rapidement un virtuose de la guitare et rencontre Stéphane Grappelli, un illustre violoniste de jazz du 20e siècle. Outre les concerts avec le violoniste, au cours de son adolescence, Biréli prend part à quelques tournées en compagnie d’artistes de renom comme Benny Carter, le contrebassiste danois Niels-Henning Ørsted Pedersen, et bien d’autres encore.
Son style évolue au fil des années et de ses rencontres. A ses débuts, la touche Reinhardt se fait ressentir, mais assez rapidement le jeune guitariste découvre de nouveaux horizons avec des musiciens tels que Jimi Hendrix et George Benson, et un nouveau courant musical : le jazz fusion.
Sa rencontre avec le bassiste américain Jaco Pastorius en 1985 l’invite à s’améliorer en tant que bassiste, instrument sur lequel Biréli peut parfois jouer en concert. Quatre années plus tard, il forme en compagnie de Larry Coryell et de Al di Meola un trio de guitaristes hors pair.
Du côté de ses albums, Biréli Lagrène s’essaie à plusieurs univers, une période acoustique avec l’album Acoustic Moments en 1990, une époque jazz fusion avec les albums Inferno et Foreign Affairs en 1988 et 1989, et une réinterprétation des standards de jazz en 1992 avec l’album Standards. A nouveau en 1994, il compose un trio avec cette fois-ci Chris Mink Doky et André Ceccarelli, l’ancien batteur des Chats Sauvages.
Les années 90 seront pour Biréli celles de la reconnaissance et de la consécration, obtenue en jouant les standards (“Live in Marciac”, 1994).
Django d’Or en 1993, Victoire de la Musique en 2001 et en 2002, Biréli collectionne les trophées et relève à l’aube des années 2000 un incroyable défi : rejouer la musique de ses origines tout en demeurant lui-même.
Exercice de haute voltige et prouesse véritable, l’épopée du “Gipsy Project” est un triomphe. Biréli se tourne alors vers de nouveaux rivages, plus proches du blues, pour un homme définitivement “en mouvement”.
En 2012, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, le décore Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, récompense qui consacre Biréli Lagrène dans son domaine artistique de prédilection, la musique.
Depuis 2015, Lagrène alterne entre le Gipsy Project et le quartet d’Antonio Farao.