Le batteur et le chef d’orchestre ont tous deux des points communs. Et il ne s’agit pas que d’une histoire de baguettes. Le batteur a face à lui un ensemble d’instruments à percussions, que l’on ose qualifier d’orchestre.
A l’aide de baguettes, mailloches ou balais, il vient frapper ou frotter les toms, la caisse claire, la charleston et les cymbales, tandis que son pied actionne la pédale qui vient heurter la grosse caisse : voici à quoi ressemble la batterie standard que l’on connait.
Pourtant elle n’a pas toujours été ainsi. Son invention coïncide avec l’apparition du jazz, au début des années 1900. A cette époque elle n’était constituée que d’une grosse caisse, d’une caisse claire et d’une cymbale. Son éventail de percussions s’étoffe avec le temps, comme le genre musical qui l’a vu naître.
Les batteurs Art Blakey (A Night at Birdland) et Max Roach (Jazz at Massey Hall), considéré comme les représentants du courant Hard bop, contribuèrent à la faire rayonner.
A cette même époque, un autre style émerge. Le rock’n’roll emprunte entre autres au jazz son schéma harmonique et son instrumentarium. La batterie ne fait pas exception.
Bill Haley l’emploie en 1954 dans le tube qui popularisa le rock’n’roll (Rock Around the Clock), désigné comme le premier morceau du genre.
En rock comme en jazz la batterie joue plusieurs rôles. Elle assure une stabilité rythmique en marquant le tempo, souligne la structure du morceau en alternant les procédés d’accompagnement et breaks, et apporte cet aspect dansant qui participe au développement d’un certain nombre de danses (rock, boogie woogie, bebop, rock acrobatique…).
Dans le jazz particulièrement, on lui attribue de plus un rôle soliste. Elle donne au même titre qu’un instrument mélodique des solos de durée très variable. Sa place évolue au cours du siècle et les musiciens adaptent leur instrument. Terry Bozzio, qui rejoint pendant un temps le groupe KoЯn, repousse les limites de la batterie en utilisant plus d’une centaine de percussions à lui seul (sur Youtube : Terry Bozzio Drum Solo Performance - pat’s changes).